La classe dirigeante française et son appareil médiatique invoquent plus fort que jamais le soupçon d’antisémitisme envers toute manifestation de soutien au peuple palestinien, ou toute demande d’un règlement politique équitable du conflit, afin de les discréditer.
Quant à l’extrême-droite, porteuse d’un lourd héritage antisémite et collaborationniste qu’elle n’a jamais vraiment renié, elle se découvre une vocation nouvelle dans la lutte contre l’antisémitisme, qu’elle prétend articuler à son entreprise de stigmatisation des musulmans.
Nous ne sommes pas dupes de ces instrumentalisations et retournements malhonnêtes.
Cependant, nous sommes conscients que l’antisémitisme, l’une des plus anciennes formes de préjugé raciste et de discrimination en France, est malheureusement encore bien présent dans notre société. En témoignent les trop nombreuses personnes assassinées en France ces dernières décennies en raison de leur appartenance à la culture juive. De même, pour les abjectes célébrations des massacres du 7 octobre 2023 de la part de divers entrepreneurs en influence soi-disant anti-coloniaux. Plus largement, les expressions d’antisémitisme,qu’elles s’appuient ou non sur le malheur des Palestiniens, sont également des tentatives d’imposer, par projection, une grille de lecture ethno-raciale de la crise sociale que connaît notre pays, en lieu et place de l’analyse de classe à laquelle nous, syndicalistes, sommes attachés.
Contre l’antisémitisme, il faut non seulement dénoncer ses expressions sans aucune complaisance, mais aussi défendre sans relâche le service public d’éducation, pour travailler à la transmission des savoirs dans le cadre de l’Ecole laïque.
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